Dissolution silencieuse de la Caisse des écoles : pourquoi un débat public est indispensable
Dans le dernier magazine municipal (page 39), Madame le Maire déclare : « Comme de très nombreuses communes, nous n’avons plus de caisse des écoles ».
Cette phrase, apparemment anodine, masque une réalité bien plus troublante. Car ce que Madame le Maire ne dit pas, c’est que la dissolution de la Caisse des écoles n’est pas le résultat d’une concertation ou d’un processus démocratique, mais une décision unilatérale, prise sans débat, sans transparence, et sans information préalable des habitants. Un outil supprimé sans discussion.
La Caisse des écoles est pourtant une institution ancienne, prévue par la loi, qui joue un rôle essentiel dans de nombreuses communes. Elle est chargée de soutenir et de promouvoir des actions en faveur des enfants scolarisés dans les écoles publiques. Son objectif : favoriser l’égalité des chances, accompagner les familles les plus modestes, enrichir la vie scolaire.
Concrètement, la Caisse des écoles peut intervenir pour :
- Financer des sorties scolaires ou des séjours éducatifs ;
- Aider à l’achat de matériel pédagogique ;
- Soutenir les projets d’enseignants et d’équipes éducatives ;
- Proposer des aides aux familles en difficulté ;
- Améliorer la restauration scolaire ou contribuer à des projets santé/enfance.
C’est donc bien plus qu’une simple “structure administrative” : c’est un outil de justice sociale et de proximité, un levier de soutien pour nos écoles publiques et nos enfants.
Madame le Maire cite dans la même publication, plusieurs événements festifs organisés pour les enfants : le carnaval, la kermesse, les sorties de fin d’année, les spectacles de Noël, la venue du Père Noël, et « plein d’autres événements ».
Des actions sans transparence financière ?
Mais qui organise ? Qui finance ? À quel coût ? Sur quels critères ?
Nous invitons Madame le Maire à chiffrer publiquement l’ensemble de ces actions.
Dans le cadre d’une Caisse des écoles, toutes les dépenses sont votées en conseil d’administration, présentées dans un budget clair, soumis à contrôle, et accessibles aux parents, enseignants et élus membres. Ce cadre garantit la transparence, l’équité, et le pilotage collectif de l’action éducative locale.
Aujourd’hui, en l’absence de cet organe, les actions sont décidées et financées de manière opaque, sans qu’aucune instance citoyenne n’ait son mot à dire. Pourquoi cette suppression sans concertation ?
La disparition de cette instance locale aurait dû faire l’objet d’une information claire, d’un bilan transparent, et d’un débat public, car elle touche directement aux conditions d’apprentissage des enfants et à la vie des familles. Il n’en a rien été. Cette décision a été prise dans la plus grande opacité, et révélée de façon marginale, en une seule phrase, sans explication, dans une publication municipale.
Derrière l’argument selon lequel “beaucoup d’autres communes l’ont aussi supprimée”, se cache un choix politique : celui de désengager la collectivité d’une mission éducative essentielle, celui de réduire la place du dialogue entre élus, parents, enseignants et citoyens, et celui de priver les enfants d’un outil de soutien local adapté à leurs besoins.
Nous demandons l’ouverture immédiate d’un débat public. Nous, Angervilliers Citoyens, demandons solennellement :
- Une communication publique détaillée sur les raisons de la dissolution ;
- La publication d’un bilan des actions précédemment menées par la Caisse des écoles ;
- Le chiffrage précis des dépenses éducatives et festives évoquées ;
- L’organisation d’un débat public réunissant élus, habitants, associations de parents d’élèves, enseignants et acteurs de terrain ;
- Et la possibilité d’envisager sa réactivation, sous une forme adaptée aux besoins actuels.
Les décisions qui concernent l’éducation de nos enfants ne peuvent pas être prises à huis clos, sans dialogue, sans information, sans respect des principes démocratiques.
L’école est une affaire publique. Elle mérite mieux que le silence.
Pour Angervilliers Citoyens, Karima DUCROT